Au début de l’Apocalypse, j’ai pris cette histoire de masque avec humour, histoire de détendre l’atmosphère. Et j’ai publié un article sur le masque comme accessoire de Mode.
Etant du genre Mamie bricoleuse, j’ai vu dans le fait d’être assignée à résidence, l’occasion de finaliser tous mes projets laissés en attente …et d’utiliser ce tas de bouts de tissu qui encombre mon placard. Puisque j’ai une machine à coudre, j’ai commencé à fabriquer des masques en tissu. Des milliers de tutoriels ont été publiés sur Internet, du plus sérieux au plus délirant. Les sites internet dédiés plus ou moins officiels pullulent. C’est difficile de s’y retrouver dans tout ce bazar. J’ai étudié la question et fait le point sur mon autre blog et j’ai même dessiné mon propre patron !
Et puis j’ai aussi réalisé le modèle CHU en forme de … coque de soutien-gorge :
Et puis j’ai essayé de comprendre le comment du pourquoi :
D’abord les autorités (compétentes) nous affirment que les masques sanitaires ne sont en aucun cas utiles au commun des mortels car ils sont réservés au personnel hospitalier.
Mais il y a pénurie de personnel et de matériel …donc de masques. Et il y a cette fameuse usine de Plaintel qui produisait des masques chirurgicaux pour toute la France et l’Europe, fermée en 2018. La rumeur dit que l’on va la rouvrir ! ?
Les mêmes autorités nous disent ensuite le contraire (il faut porter un masque) et encouragent la fabrication artisanale parce que « c’est mieux que rien du tout ».
Toutes les boutiques en ligne se mettent à vendre des masques faits main en tissu et à tous les prix. Les magasins de tissu entrent dans la catégorie « première nécessité » et rouvrent leurs portes. Et bien sûr les arnaques fleurissent sur Internet et les escrocs piègent les clients trop naïfs.
Puis on nous explique que le port du masque va être obligatoire, et qu’il y aura vente de masques homologués dans les grandes surfaces et les bureaux de tabac.
C’est intéréssant pour tous les gens qui ne vont jamais au supermarché comme moi (je préfère les petits commerces de mon quartier). Cela signifierait-il que les masques fait-maison ne sont plus recommandés ? et que l’on va être puni si on n’en porte pas (des vrais ou des faux ou des vrais-faux ?).
Autre point de vue (je cite) :
Un masque en tissu artisanal n’est pas un dispositif médical : il ne répond pas à la directive européenne 93/42/CEE, et n’a pas la certification CE, il n’a aucune efficacité pour filtrer l’air. Le tissu ordinaire NE PROTÈGE PAS du COVID 19 mais il peut protéger contre les autres virus, grippe, rubéole, oreillons, varicelle, scarlatine, diphtérie, tuberculose, herpès et Ebola car les particules de sécrétions (et salive) qui mesurent 5 micromètres peuvent être arrêtées par ce masque. Toutes les particules inférieures à PM10 (taille maximale de 10 micromètres) sont classées comme « poussières fines » et ne peuvent pas être vues à l’œil nu. Les particules dites PM2,5 (maximum 2,5 micromètres) ne peuvent être reconnues qu’au microscope électronique. Les virus Corona ont une taille de 120-160 nanomètres (soit 0,12 – 0,16 micromètres) et nécessitent des masques avec la classe de protection FFP1, FFP2 et FFP3 filtrant des tailles de particules jusqu’à 0,6 micromètre.
C’est scientifique !
L’ANSM, l’AFNOR et la DGE viennent de publier une nouvelle dénomination de masque « à usage non sanitaire » (UNS) repartis en 2 catégories …tout en précisant que » malgré tout le soin apporté à la fabrication de ces masques, il appartient au seul utilisateur, et en aucun cas au fabricant ou au fournisseur, de s’assurer de l’adéquation du masque avec les caractéristiques du milieu d’usage ».
https://www.entreprises.gouv.fr/covid-19/liste-des-tests-masques-de-protection
Donc si j’ai bien tout compris, je vais me signer une auto-attestation certifiant que mon masque cousu main est totalement adéquat. MDR
Triste regard masqué de Choupinette qui se prépare à retourner à la Maternelle.
Que pensez-vous de toutes ces contradictions ?
Quand j’entends des membres du gouvernement français parler de « masque alternatif » ou de masque « grand public » … Je m’interroge. On parle de quoi ? De masque de beauté ? De masque de Carnaval ? … En Grèce on les appelle « masques lavables » ce qui revient à dire qu’on ne sait pas de quoi ça protège. Il s’agit ici de masques en coton que l’on trouve en vente y compris dans les épiceries au prix de 1,50 cts. Donc inutile de sortir sa machine à coudre et de déterrer les bouts de tissus imprimés qui trainaient au fond d’un placard et dont on ne connait pas la provenance de leur teinture pour ensuite se les poser sur le bec et sur le pif histoire de respirer un peu de la chimie dont nous avait privé l’arrêt presque totale de circulation [à Athènes] … Mise à part ça on sait que les masques en coton ou autre ne protègent pas du virus. Au mieux ils protègent les autres de nos projections de salive en cas d’éternuement, de toux ou de postillonnage intempestif. J’ai décidé de n’en porter que dans les transports en commun et tous les lieux où c’est obligatoire. Sinon lors des promenades qui sont autorisées depuis hier dans toute la ville je n’en porterai pas car en principe lorsqu’on marche seule il est bien rare de se coller aux autres … Voilà … Et vive la couture ludique …
C’est très intéresant de savoir comment le problème est abordé dans les différents pays, et cela multiplie les questionnements. En tous cas, ce qui est évident, c’est que le gouvernement français méprise « les petites gens » comme les appelle le président.
Tu as raison à propos de la matière (peut être toxique) des masques soit-disant « alternatifs » et il y a même une collecte « solidaire » pour recycler les vieux chiffons (torchons, draps) et on recommande aussi les lingettes et les filtres à café ou d’aspirateur : n’importe quoi en dépit du bon sens !