Voici la Jeune Fille et la Mort, un tableau que j’ai réalisée il y a très longtemps à la peinture acrylique sur une plaque d’Isorel. C’est un de mes premiers tableaux sur le thème de la Vanité car j’ai été confrontée à la mort très jeune, et encore très récemment. La jeune fille est une pin-up vintage inspirée par le Mexique sur une base de couleurs exotiques : rouge, vert, jaune, un brin rasta, que j’utilise régulièrement. Son titre évoque le film culte de Polanski, avec mon actrice préférée : Sigourney Weaver (sorti en 1994). Mais avant le film c’est un quatuor de Franz Schubert qui le compose en 1824 dans le désespoir, car il est atteint de la Syphilis, maladie mortelle à l’époque. Schubert s’est inspiré d’un poème de Matthias Claudius qui donne la parole à la Mort :
Laisse-toi faire ! N’aie pas peur
Viens doucement dormir dans mes bras !
Les tableaux de de Vanités sont un thème courant au 15ème siècle. C’était une époque où la beauté se fanait très vite et où l’on mourrait très jeune de maladies incurables comme la Peste et la Syphilis. Depuis la vaccination obligatoire a éradiqué la Syphilis et bien d’autre horribles fléaux (Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite, Coqueluche, etc.). Ce thème de la de Vanité était chargés de symboles et faisait allusion à une célèbre phrase de l’Ecclesiasite : « vanitas vanitatem… », signifiant : « tout n’est que vanité. Par conséquent n’oublie pas que tu vas mourir, débarrasse toi du superflu pour aller à l’essentiel ». Cette démarche me semble très proche du Bouddhisme sur la voie du Zen. Bien sûr le crâne symbolise la Mort.
Mais si les philosophes y lisent une leçon de sagesse, d’autres, moins intellectuels, y voient sorcellerie et maléfice effrayants. Aujourd’hui on y rajoute une bonne dose d’humour grâce au cinéma, cocktail visuel que j’affectionne tout particulièrement chez Tim Burton (Noces Funèbres) et Barry Sonnenfeld (la Famille Adams) entre autres.
Il faut savoir regarder la Mort en face au lieu de faire semblant de croire qu’elle n’existe pas.