La Paréidolie est un effet d’optique qui consite à voir dans des taches ou formes aléatoires des représentations familières. Giuseppe Arcimboldo est le plus célèbre des peintres utilisant la paréidolie. Il a réalisé des chefs d’œuvres du trompe l’œil : ses tableaux révèlent des figures humaines dans des assemblages de fruits ou de légumes, ou d’objets comme des livres (ci-dessus). Aujourd’hui c’est devenu l’inspiration d’un jeu créatif pour les petits enfants qui adorent fabriquer des bonhommes en légumes, que ce soit « en vrai » ou en collage. C’est même une astuce imparable pour faire manger des légumes aux bébés récalcitrants !
En effet, pour distinguer un visage notre cerveau n’a besoin que de deux yeux et une bouche, même pas de nez. Les façades de certaines maisons donnent souvent l’impression d’être des masques étranges. Lorsque j’étais enfant, je croyais reconnaître des personnages dans les nuages et je suppose que vous aussi !
Le grand LEONARD de VINCI disait « Si vous regardez tous les murs tachetés de diverses taches ou avec un mélange de différents types de pierres, si vous êtes sur le point d’inventer une scène que vous serez en mesure de voir une ressemblance avec divers paysages différents ornés de montagnes, rivières, rochers, arbres, plaines, vallées larges et divers groupes de collines. »
C’est aussi le principe du fameux Test de Rorschach (méthode publiée en 1921) qui vous demande de dire ce que vous voyez dans des taches d’encre symétriques, révélant ainsi vos émotions et préoccupations. Mais ce test visuel est d’abord un passionant jeu graphique : la klecksographie.
La KLECKSOGRAPHIE (de Klecks = tâche, en allemand) a été inventée au XIXème siècle par Justinus Kerner. C’est une méthode de création d’images à partir de taches d’encre. Kerner a publié un livre de poésies illustrées avec ce procédé. En France, Chateaubriand et Victor Hugo ont pratiqué cette méthode. D’ailleurs Hugo l’utilisa dans ses expériences de spiritisme. C’est aussi le départ de la démarche du Surréalisme : Picabia publia dans sa revue DADA une tache intitulée « la vierge Marie ». Et beaucoup d’artistes comme Annette Messager ont pratiqué ce jeu. Les enfants adorent aussi dessiner avec des taches de couleurs pour créer des papillons, des insectes ou des créatures bizarres.
A vous de jouer pour pour développer votre créativité :
Jetez de l’encre ou de la peinture liquide sur une feuille de papier. Pliez la en deux si vous voulez de la symétrie, sinon laissez faire le hasard en accentuant (ou pas) les bavures. Puis amusez vous à y découvrir des personnages ou des objets dont vous soulignerez les contours. Vous allez vite devenir addict de cette pratique : faites en le thème de votre prochain carnet de croquis !
De là à faire de la tache une oeuvre d’Art à part entière, il n’y a qu’un pas. Mais c’est une autre histoire…