Avec le mois d’Octobre on entre dans la folle célébration d’Halloween avec son cortège d’illustrations glauques made in U.S.A. Et moi je reprend mes pinceaux pour peindre des Natures Mortes lugubres parce qu’un horrible fait divers m’a récemment interpellée :
Une femme enceinte et fleuriste de son métier a donné naissance à une petite fille qui est morte d’une leucémie (cancer du sang) à l’âge de 11 ans après de longues souffrances. Et c’est le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides qui a reconnu que les fleurs toxiques ont contaminée la mère qui a transmis la maladie à son bébé.
Une étude scientifique a prouvé que les pesticides traversent la peau et entrent dans l’organisme. Le risque pour les fleuristes est plus important que celui encouru par les agriculteurs, car ils sont exposés à de très nombreux pesticides en grande partie interdits en Europe. Car bien sûr, 85% des fleurs proviennent de l’autre côté de la planète. Mais aucune mesure concernant ces risques n’est actuellement en place dans les États de l’Union Européenne.
Alors il vaut mieux décorer sa maison avec des fleurs peintes plutôt que de risquer de s’empoisonner avec de vraies fleurs ! Tout notre environnement est gravement pollué et je me demande s’il y a encore de l’eau, des fruits, des légumes ou des poissons que l’on peut manger sans crainte de tomber malade. J’ai l’impression que notre Mère Nature se venge ainsi du mal qu’on lui fait.
Or donc je renouvelle le genre traditionnel des bouquets mis en potiche en représentant des fleurs fanées et toxiques. C’est aussi une référence aux Natures Mortes et peintures de Vanités du 17ème siècle.
J’ai d’abors dessiné des silhouettes plates sans effet de relief ou de profondeur comme dans l’Art Décoratif populaire et folklorique… tout à fait nordique.
Puis j’ai rajouté un halo de lumière bleue et rajouté des nuances de couleurs. Il y a tant de couches de peintures sur ma toile que la peinture a un aspect granité qui convient très bien au sujet.
Je crois que me suis lassée de l’abstraction et je reviens à mes premières amours artistiques…