Toujours dans une démarche d’expression féministe, j’ai dessiné cette sirène au pinceau avec de l’encre de chine et une touche d’aquarelle. Comme l’écrivaine Anaïs Ninn, « je dois être une sirène, car je n’ai pas peur des profondeurs mais j’ai très peur d’une vie superficielle ».
Anaïs Ninn (1903 – 1977) est célèbre par la publication de son journal intime qui témoigne d’une vie passionnante et passionnée. Elle a été la première femme a écrire des ouvrages érotiques.
Mais c’est en pensant au célèbre slogan des années 1970 « une femme sans homme est un poisson sans bicyclette » que j’ai réalisé une affiche avec ma sirène. Ce slogan en anglais (a woman needs a man like a fish needs a bicycle) a été attribué à différentes militantes dont Ursula Le Guin, Irina Dunn et Gloria Maria Steinem. Quoiqu’il en soit, cette formule humoristique est très percutante et il faut en retenir le sens révolutionnaire toujours d’actualité. Une femme n’a pas besoin d’un homme pour exister, elle sait être autonome et indépendante (faire des études, travailler, conduire, etc.) : pas besoin d’une bicyclette pour nager comme un poisson dans l’eau… et mener sa barque en tenant le cap dans l’océan de la vie.
J’ai aussi illustré le slogan plus actuel « NON c’est NON » : non mais c’est pas parce que j’ai enlevé le haut que j’ai dit oui ! D’ailleurs les sirènes ont pour habitude d’enchanter les marins pour mieux les précipiter sur les récifs afin de les ensorceler. En témoigne la fabuleuse épopée d’Ulysse à qui cette pauvre Pénélope resta fidèle.
Mais dans la Mythologie grecque, les sirènes ont un corps d’oiseau et une tête de femme. C’est dans les légendes nordiques (Norvège, Scandinavie…) qu’elles ont une queue de poisson ! Et c’est le célèbre écrivain danois Hans Christian Andersen qui en a fait (en 1837) un conte devenu culte (et certainement pas la niaiserie Walt Disney).